La concertation pour la vague 2 du financement des systèmes d’information en santé du Ségur numérique a été lancée en octobre, rappelle-t-on.
Le SNPHPU déplore que les pharmacies à usage intérieur (PUI) soient « encore une fois oubliées », à l’occasion de la tenue de son conseil d’administration jeudi 20 octobre. « A l’heure où certaines spécialités suspendent leur participation au Ségur numérique, le SNPHPU demande la prise en compte des besoins des PUI. »
« La vague 2 doit permettre de poursuivre l’effort de montée en qualité des logiciels des professionnels de santé. Sont concernés les logiciels de gestion des cabinets médicaux, les laboratoires et les officines pour les pharmaciens de ville. Ne semblent pas rentrer dans le périmètre les logiciels métiers des PUI », observe le syndicat.
Il rappelle « le rôle crucial » des PUI dans les établissements hospitaliers qui s’appuie de plus en plus sur des besoins en matériels informatiques et en logiciels spécifiques.
« C’est bien parce que la compétence des équipes pharmaceutiques est reconnue au niveau informatique, que celles-ci sont associées aux travaux relatifs à l’informatique hospitalière et initiés dans les établissements, comme au niveau régional ou national », relève l’organisation, citant la participation de la profession à la rédaction des référentiels de la Haute autorité de santé (HAS) des logiciels d’aide à la prescription (LAP) et des logiciels d’aide à la dispensation (LAD).
L’obligation récente de contrôle des dispositifs de sécurité des médicaments -la sérialisation- a contraint un peu plus les PUI à l’utilisation des outils informatiques, au profit premier des patients, en garantissant l’origine et la qualité des médicaments dispensés. La mise en place de ces outils informatiques tarde par l’absence de budget identifié pour ces nouvelles missions, ajoute le SNPHPU.
L’arrivée de nouvelles obligations de traçabilité concernant les dispositifs médicaux implantables (DMI) « enfonce le clou sur la nécessité de disposer de matériels et de logiciels utilisables par la PUI et les équipes des blocs opératoires ».
La mise en place de l’e-prescription en ville ne doit pas oublier que de nombreuses prescriptions hospitalières exécutées en ville (PHEV) sortiront des systèmes informatiques hospitaliers (SIH). Un accompagnement budgétaire sera nécessaire également, poursuit le syndicat.
« La liste des tâches informatiques des PUI est longue et toutes les opérations pharmaceutiques réalisées par les équipes de PUI ne peuvent aujourd’hui plus être faites sans un environnement informatique adapté, réactif, anticipant les besoins à court comme à moyen terme. »
Les PUI sont « des maillons et des interfaces indispensables au fonctionnement des établissements de santé avec un panel d’activités très large qui augmente régulièrement », défend le SNPHPU.
Il fait valoir que la gestion financière liée à l’approvisionnement et à la dispensation des médicaments et dispositifs médicaux stériles, le volet pharmacie clinique en pleine croissance, l’éducation thérapeutique des patients et les conseils de bon usage, la production et la fabrication de médicaments et dispositifs médicaux stériles, ne peuvent être de qualité sans un SIH lui aussi de qualité, et en l’espèce, équipant les PUI.
Pour toutes ces raisons, le syndicat demande qu’une enveloppe spécifique soit allouée à l’informatique des PUI. « Ce budget appelé de nos vœux devra permettre d’améliorer la structuration des besoins informatiques particuliers des PUI. »
Cette fonction multifacettes des PUI « ne peut continuer à se satisfaire de patchworks qui parfois relèvent de l’artisanat ou de la rustine, quand l’interopérabilité, l’automatisation et la cybersécurité devraient être des éléments incontournables de l’élaboration des SIH pharmaceutiques ».
« Le modèle actuel ‘shadokien’ est source grandissante et contre-productrice de détournements, faute d’ergonomie ou de conception initiale, vers des tâches administratives redondantes, au détriment des missions premières et régaliennes alors que la raréfaction des moyens humains bloque le fonctionnement des établissements de santé. »